Je viens de découvrir ce blog de monsieur Alain Gresh. Et je viens de lire ce précieux article pour y réagir très tard. Mais ce n’est jamais trop tard pour bien dire.
Et telle est ma réaction :
Nous avons tous la rage, surtout quand nous écoutons la radio ou quand nous ouvrons un journal pour nous informer de la situation au Moyen Orient. Les journalistes, le petit doigt sur la couture, toute honte bue, nous prennent vraiment pour des imbéciles. En réaction à cette impudente et irrespectueuse attitude de nos médias à l’égard de notre intelligence, quelqu’un par dégoût, s’est vu improviser cette édifiante satire, reprise et publiée à grande échelle par d’innombrable internautes, assoiffés d’en découdre avec ce honteux parti prix par égard aux sionistes, ou des fois par pure peur de leur grande influence.
La satire
Depuis près de six ans, le gouvernement israélien tue par semaine entre 10 et 20 palestiniens, enlève les hommes et les femmes par dizaines, détruit les habitations, les champs et les infrastructures, enferme et empêche les habitants de Gaza et de Cisjordanie de circuler librement chez eux. Et quand un groupe de résistants, "terroristes" pour les israéliens, "activistes" pour les autres, capture un soldat chargé de surveiller la grande prison à ciel ouvert qu’est Gaza, l’Occident, l’Europe, la France et leur presse très indépendante trouvent que c’en est trop pour Israël. Cet état "étant la seule démocratie au Proche-Orient" est de ce fait le seul état à avoir le droit de tuer des civils, d’enlever des ministres et des députés élus démocratiquement, dans un pays en lambeaux et seule démocratie sous occupation dans le monde.
Il y a quelque chose d’irréel dans ce monde libre voulu par Bush et Blair. On se frotte les yeux et on tend les oreilles pour réaliser que c’est bien la réalité. A savoir, celle des bombes puissantes et très intelligentes qui pulvérisent les réfugiés libanais sur la route de l’exode., et celle d’une télévision qui choisit de ne pas montrer ce qu’on ne doit pas voir. On se dit alors, que nous n’avons rien compris.
Et l’on se demande alors, d’où vient ce malaise qu’on éprouve devant notre poste de télévision et en lisant les éditoriaux des petits et grands journaux pour s’informer ??? Ce que nous ne savons pas, ou plutôt nous nous entêtons à ignorer, c’est que ce malaise vient de notre incapacité à comprendre les règles du jeu respectées de gré ou e force par nos médias. Ces règles sont certainement bien écrites et bien ancrées quelque part dans les cerveaux des éditorialistes de Libération, du Monde, de France Inter et du reste des masses médias en Occident.
Il n’y a qu’à écouter et regarder ces jours-ci, ces courageux journalistes, dits "envoyés spéciaux", tenus de nous vendre la version d’un conflit au Liban, dont les forces en présence seraient symétriques, entre d’une part l’une des armées les mieux équipées au monde, et qui est en plus, soutenue militairement, économiquement et politiquement par la première puissance mondiale, et d’autre part un pays dépourvu d’une armée digne de ce nom.
Plus au Sud, et depuis le début de l’Intifada, les israéliens morts suite à des tirs de roquettes palestiniennes se comptent sur les doigts de la main. Autant dire qu’un Israélien a plus de chance de mourir de la foudre que victime d’une roquette du Hamas. Pourtant les médias chez-nous, veulent nous faire croire que les roquettes Azedine-Alquassam mettaient en péril l’existence même d’Israël, Etat dit tantôt "hébreu", tantôt "démocratique", surtout quand ça l’arrange.
Nous les naïfs, nous voulons toujours et à tout prix, croire que tout homme sur cette planète en valait un autre. Nos médias insistent pour "nous raisonner" nous inculquer le contraire. Mais nous restons des irréductibles têtus. Malgré l’incessant matraquage médiatique, nous ne voulons toujours pas gober les règles du jeu qui régissent nos médias quand il s’agit de cet endémique conflit au Proche Orient, où luttent des Arabes chez-eux contre des agresseurs Sionistes venus surtout de l’Occident et de partout ailleurs.
Il s’agit pourtant de règles très simples, qui font d’abord que la vie de tout israélien n’a pas de prix et que celle d’un Palestinien ou d’un Libanais ou de tout autre Arabe ensuite, ne vaut pas mieux que celle d’une mouche. Et c’est comme ça que selon nos médias, un soldat Israélien capturé, justifie amplement et sans le moindre scrupule, l’assassinat de 300 Arabes et la dévastation de tout un pays, sans que personne ne doive s’aviser à trouve quoi que ce soit à y redire, sous peine d’être taxé d’antisémite.
Les douze commandements régissant les infos sur le Proche Orient.
Et voici enfin les fameuses règles, que quiconque doit d’abord avoir à l’esprit et doit surtout se forcer à admettre pour ne pas se voir pris de nausées lorsqu’il regarde le JT le soir, ou quand il lit son journal le matin, pour savoir ce qu’il en est des Palestiniens et des Libanais face à ces ogres sionistes, venus de partout du monde jusque chez-eux pour leur empoisonner la vie au quotidien :
• Règle numéro 1 : Au Proche Orient, ce sont toujours les arabes qui attaquent les premiers et c’est toujours Israël qui se défend. Cela s’appelle des représailles.
• Règle numéro 2 : Les arabes, Palestiniens ou Libanais n’ont pas le droit de tuer des civils de l’autre camp. Cela s’appelle du terrorisme.
• Règle numéro 3 : Israël a le droit de tuer les civils arabes. Cela s’appelle de la légitime défense.
• Règle numéro 4 : C’est seulement quand Israël tue trop de civils, que les puissances occidentales l’appellent à la retenue. Cela s’appelle la réaction de la communauté internationale.
• Règle numéro 5 : Les Palestiniens et les libanais n’ont pas le droit de capturer des militaires israéliens, même si leur nombre est très limité et ne dépassent pas trois soldats. Appelez cela ce que vous voulez, pourvu que cela ne fâche pas les sionistes.
• Règle numéro 6 : Les israéliens ont le droit d’enlever autant de palestiniens qu’ils le souhaitent. Ils ont déjà dans leurs sinistres geôles, 10 000 prisonniers jusqu’à à ce jour, dont près de 300 enfants. Il n’y a aucune limite à leur banditisme dans la région et n’ont besoin d’apporter aucune preuve de la culpabilité des personnes enlevées. Pour eux, tout Arabe et tout musulman sont nés chacun avec l’étiquette "terroriste" collée au front. Il ne reste qu’à les cueillir pour les enfermer, quand ils ont la chance de s’en sortir avec la peau sauve.
• Règle numéro 7 : Quand vous dites "Hezbollah", il faut toujours rajouter l’expression « soutenu par la Syrie et l’Iran ». Comme si la Syrie et l’Iran sont des pays peuplés de Marsiens, à priori hostiles au genre humain.
• Règle numéro 8 : Quand vous dites "Israël", Il ne faut surtout pas rajouter après : « soutenu par les Etats-Unis, la Grand Bretagne et tout le reste du monde occidental », parce que d’abord c’est chose tout à fait normale et car ensuite, l’on pourrait faire croire ainsi qu’il s’agit d’un conflit déséquilibré.
• Règle numéro 9 : Ne jamais parler de "Territoires occupés ", ni de "résolutions de l’ONU" ni de "violations du droit international" ni des "conventions de Genève". Tout cela ne s’applique qu’aux "goujats" arabes. Les sionistes sont à priori des ens civilisés et de plein droit des hors la loi vis-à-vis des appaches.
• Règle numéro 10 : Les Israéliens et les Sionistes de chez-nous, parlent mieux le français que les Arabes. C’est ce qui explique qu’on leur donne, ainsi qu’à leurs partisans, aussi souvent que possible la parole. Et c’est ainsi qu’ils peuvent nous expliquer les règles précédentes (de 1 à 9). Cela s’appelle de laneutralité journalistique.
• Règle numéro 11 : Sur les plateaux de télévision et dans les studios de la radio les sionistes sont toujours et obligatoirement invités pour parler d’eux-mêmes et justifier le gangstérisme d’Israël. Et pour faire bonne mesure par égard aux "débiles" qui les regardent, ce sont d’autres sionistes de chez nous ou venus même d’Israël, présumés "spécialistes" du monde arabo-musulman, qui sont toujours et obligatoirement invités pour disserter, en académiciens bien attitrés, sur les Palestiniens sur les Arabes et sur les Musulmans, comme s’il s’agit de microbes ou plutôt d’animaux exotiques ; des bêtes incapables de parler d’eux-mêmes. C’est cela faire preuve d’objectivité médiatique et de débat bien contradictoire, quand il s’agit du banditisme israélien.
• Règle numéro 12 : Si vous n’êtes pas à priori d’accord avec toutes ses règles, vous n’aurez jamais le droit à la parole dans nos sacrées médias. Et si vous réussissez à vous exprimer ailleurs pour dénoncer ces règles et dire qu’elles favorisent les sionistes contre les Palestiniens et contre tous les Arabe, c’est que vous êtes un antisémite notoire, voire un dangereux terroriste d’obédience islamiste.
Mais si vous réussissez quand même à gober toutes ces règles iniques, continuez alors à vous informer auprès de nos médias. Sinon rabattez-vous sur d’autres moyens de communication comme les journaux Libanais francophones ou d’Afrique du Nord via l’Internet, dans l’attente d’Aljazeera International, qui émettra incessamment, mais seulement en Anglais. Et jusqu’à nouvel ordre, pour les francophones épris de justice, c’est vraiment navrant.